Une seule et même maladie ?
(d’après Frédéric DEGEZ et Florence BOUILLOT Masseurs rééducateurs au centre de la main de Trélazé)
Le membre supérieur possède deux chaines musculaires :
• L’une antérieure, des muscles dynamiques (à fibres type II) met en ligne les fléchisseurs des doigts et du poignet, les muscles pronateurs, les fléchisseurs du coude et de l’épaule. Elle se prolonge vers les muscles pectoraux, puis vers les muscles abdominaux.
• L’autre chaine est postérieure avec les extenseurs des doigts et du poignet, les muscles supinateurs, les extenseurs du coude et de l’épaule. Ces muscles semblent plus dévolus au maintien avec une majorité des fibres musculaires de type I. Cette chaine musculaire se poursuit vers les muscles stabilisateurs de la ceinture scapulaire (Dufour. M 2005).
Nous sommes trois fois plus forts pour attraper que pour relâcher et les pronateurs associés aux muscles rotateurs médiaux développent une force maximale de 15 kg alors que la force des supinateurs supplées par les rotateurs latéraux ne dépassent pas 8kg (Rouvière .H 2002).
La chaine antérieure fait le geste alors que la chaine dorsale place et maintien le membre supérieur, gérant ainsi sa posture.
Un déséquibre engendre les troubles musculo-squelettiques du membre supérieur :
• Pathogénie des tissus musculaires et du système neuro périphérique.
• Cervicalgies.
• Epaule : bursites, tendinites, lésions de la coiffe.
• Coude : épicondylalgies tendineuses, ténosynovites.
• Poignet : syndrome du canal carpien, loge de Guyon, tendinites et ténosynovites.
Le bilan des articulations sus et sous jacente au coude montre une désorganisation de la balance articulaire en faveur des muscles forts du plan antérieur aux dépens des muscles plus faibles du plan postérieur.
La pronation de l’avant bras n’étant physiologiquement que de 75 à 80 % il faut donc la suppléance dans le carpe, dans l’épaule en abduction et rotation médiane et dans la scapula en abduction et en sonnette pour pouvoir poser la main à plat.
Cette rotation médiale globale en enroulement du membre supérieur pour orienter la main à plat sur le plan de travail ou le clavier est en général plus ou moins fixée dans la ceinture scapulaire.
Il s’y associe souvent une dyskinésie de la scapula et des pertes d’amplitude notamment dans l’articulation gléno-humérale. Il n’est pas rare de voir une ténosynovite de De Quervain ou un canal carpien associés.